3 MMC et crise comitiale : à propos d’un cas - 20/09/21
Resumen |
Objectifs |
Le recours à des toxiques récréatifs et stimulants est désormais bien connu et l’on parle de chemsex pour les soirées sexuelles et de slamming pour les soirées festives. Ces produits sont utilisés pour augmenter les plaisirs et pour permettre de prolonger la durée des fêtes. Dans les produits couramment utilisés, on retrouve la cocaïne, le GHB, la kétamine, les poppers, les amphétamines et ses dérivés tels que les cathinones. La cathinone est un alcaloïde extrait des feuilles de khat qui est un arbuste d’Afrique (Catha edulis) et la synthèse de dérivés a conduit à créer la famille des cathinones, dont la 3-MMC (3 Méthyl-Meth Cathinone) est un représentant.
Méthode |
Nous rapportons le cas d’un patient de 68 ans, présentant une co-infection VIH–VHC et ayant consommé de la 3-MMC par sniff et des poppers dans le contexte d’une soirée chemsex et qui a présenté un trouble neurologique inattendu après un rapport sexuel. Le partenaire contacte, en effet, le SAMU en raison d’un trouble de la conscience survenu après un épisode de tremblements importants. Dès l’appel, l’hypothèse d’une crise d’épilepsie est évoquée alors que le patient n’a pas d’antécédent de comitialité. Une équipe du SMUR est envoyée sur place devant la persistance des troubles et la profondeur du coma. Le médecin du SMUR retrouve un patient dans un coma hypoxique avec un score de Glasgow à 3 et une oxymétrie capillaire à 80 %. La tension artérielle est normale à 130/80. Le patient est intubé et bénéficie d’une ventilation mécanique sous sédation. Dès son arrivée en réanimation la recherche de toxique est demandée et notamment un dosage de la 3-MCC.
Résultats |
La recherche de toxiques permet de retrouver la présence dans le sang de 3 ou 4-MCC (indissociables en chromatographie en phase liquide) à la concentration de 79ng/mL et de 3-MMC dans les urines à une concentration supérieure à 5000ng/mL (CL avec une détection SM/SM).
En cours d’hospitalisation le patient bénéficie :
– D’un scanner thoracique SPC compatible avec une pneumopathie d’inhalation bi-basale ;
– D’une imagerie par résonance magnétique cérébrale qui ne retrouve pas de lésion ischémique récente ni d’occlusion proximale intracrânienne ;
– D’un angio-scanner cérébral qui ne retrouve pas d’anomalie à l’étage encéphalique expliquant la symptomatologie du patient mais une sténose quasi occlusive de l’artère vertébrale gauche ;
– D’un électroencéphalogramme qui retrouve un tracé normal sans anomalie épileptique ni ralentissement focalisé ;
– D’un premier électrocardiogramme à son entrée qui retrouve un rythme en fibrillation atriale puis d’un deuxième électrocardiogramme réalisé trois jours plus tard qui est sinusal.
Le patient s’améliore progressivement sous antibiothérapie et est mis sous anticoagulation curative et une prise en charge est organisée avec les cardiologues.
Conclusion |
Lors d’intoxications, les cathinones sont à l’origine de tachycardie, de poussées hypertensives, de troubles neurologiques à type d’agitation ou d’anxiété, et d’autres signes toxiques directs ou en rapport avec la vasoconstriction artérielle induite (AVC, IDM). Les troubles neurologiques à type de crise comitiale ont déjà été décrits. Dans notre cas, il est envisageable que cette crise ait été en lien avec le trouble du rythme cardiaque identifié à l’entrée du patient et en cours d’investigation ou bien avec l’hypoxie résultant de la pneumopathie bilatérale sur une probable inhalation. Malgré tout, et en raison des concentration importantes en 4-MCC et en 3-MMC dans le sang et de 3-MMC dans les urines, il n’est pas exclu de penser que le patient ait présenté une crise tonico-clonique par un effet direct de ces cathinones ou bien en conséquence de ses effets toxiques tels que le vasospasme de l’artère cérébrale déjà en partie occluse par une plaque d’athérome.
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Vol 33 - N° 3S
P. S50 - septembre 2021 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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